Caen, une saison et puis c'est tout ?
LIGUE 1- Auteurs d’une excellente saison l’an passé avec une belle septième place à quatre points de l’Europe, les normands ont montré qu’ils avaient vraiment gagné leur place en Ligue 1. Cependant, le club qui pense pouvoir réussir à rejoindre l’Europe d’ici 2020 sans être un objectif pour autant selon son président Jean-François Fortin, n’a pas fait un recrutement remarquable et sa préparation laisse à désirer.
Ces trois dernières saisons, le Stade Malherbe de Caen avait effectué une réelle montée en puissance. Tout d’abord, ils étaient remontés dans l’élite à l'issue de la saison 2013-2014 après une triste huitième place à la mi-saison. Ensuite, en 2014-2015, les caennais étaient revenus de nulle part en deuxième partie de saison pour finir treizièmes après avoir été bon derniers avec quinze petits points à Noël. Pour finir, une saison 2015-2016 somptueuse terminée au septième rang, après un recrutement judicieux avec notamment les arrivées des attaquants Ronny Rodelin et Andy Delort auteurs respectivement de 10 et 12 buts cette saison.
Un recrutement qui laisse à désirer
Ces trois années laissaient présager un superbe avenir pour le club normand. Une place européenne dès la saison prochaine était envisageable. Cependant, l’intersaison caennaise a de quoi inquiéter. Tout d’abord, le club ne s’est pas beaucoup renforcé. En effet, bien que le SM Caen ait recruté quatre joueurs à ce jour, aucun nom ne fait rêver. Si l’expérimenté Steed Malbranque pourra apporter son aide au milieu de terrain, le joueur âgé de 36 ans ne devrait vraisemblablement pas l’apporter plus d’un an. De son côté, Mouhamadou Dabo, ex-troyen, est auteur d’une saison en demi-teinte l’an passé, son apport au club peut donc être remis en cause. Même constat pour Pape Sané ; si le joueur a effectué une bonne saison à Bourg-en-Bresse l’an dernier, la marche entre la Ligue 2 et la Ligue 1 reste haute. On a vu de nombreux joueurs très performants en deuxième division, incapables de s’imposer dans l’élite. Seul l’ex-niçois Romain Genevois semble être un vrai renfort pour le club normand.
Par ailleurs, le club a perdu quelques joueurs phares ! Dennis Appiah, le latéral droit élu MVP de la saison par ses supporters, a été vendu à Anderlecht pour la petite somme de 3 millions d’euros. Ronny Rodelin quant à lui, est retourné dans son club de Lille, par lequel il avait été prêté pour une saison. Enfin, le buteur normand Andy Delort devrait rejoindre l’international tricolore André-Pierre Gignac aux Tigres de Monterrey. D’ailleurs, l’attaquant refuse de s’entraîner, après que le club ait rejeté une première offre du club mexicain, jugée trop basse. Son départ semble par conséquent inévitable. En résumé, le niveau des joueurs recrutés ne semble pas à la hauteur de celui de ceux qui sont partis.
"On a été, à mon goût, trop en difficulté"
Ce sentiment a été confirmé lors du Trophée des Normands, match amical organisé chaque année entre les clubs rivaux de Caen et du Havre, trophée ayant largement tourné en faveur du pensionnaire de Ligue 2, vainqueur du club bas-normand 3 buts à rien. Cette défaite pourrait sembler anecdotique car sans enjeu mais ce trophée est bien plus qu’un match amical, c’est un derby et un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne ! D’ailleurs, le club de Ligue 1 l'avait déjà gagné à sept reprises, contre trois pour les havaris. Ces derniers reviennent donc à trois victoires des bas-normands. En première mi-temps, les caennais ont montré d’immenses lacunes. Patrice Garande l’entraîneur caennais se confiait d’ailleurs au micro du SM Caen à la fin du match : « J’aurais souhaité autre chose dans les attitudes […] On a été, à mon goût, trop en difficulté.». On peut noter que le SM Caen a joué un autre match amical contre le club d’Avranches, que les caennais ont remporté 1-0.
A moins d’un mois de la reprise du championnat, le club bas-normand ne semble pas prêt à confirmer ses performances de la saison passée. Les envies d’Europe pourraient bien s’envoler. A priori, le Stade Malherbe devrait, au moins une année de plus, être condamné à jouer le maintien. Cependant, comme ils l’ont montré lors des trois dernières saisons, les joueurs caennais possèdent une incroyable force mentale et sont capables d’immenses surprises ; une qualification européenne ou du moins, une place « entre la huit et douzième place », objectif fixé par le club, reste tout à fait possible.